Ce n°0 présente le contexte et les enjeux d'une infolettre consacrée à l'héritage colonial et esclavagiste des musées ainsi qu'à leur décolonisation, en France et dans le monde, par Sébastien Magro.
Bonjour, merci pour votre commentaire. Non, je ne connaissais pas cette critique émise par Pierre Téquis, qui est très documentée et vient éclairer l'histoire de cette statue. Dans le texte de Bénédicte Savoy, ce qui m'intéresse n'est pas tant le régime politique sous lequel la sculpture a été produite, ni le degré de bienveillance du commanditaire ou de Champollion sur le patrimoine égyptien que la symbolique de cette statue. Ce qui me semble évocateur, c'est un homme, certes célébré à raison pour son apport à la science, qui écrase nonchalamment du pied le crâne d'une statue égyptienne décapitée, et le choix qui est le nôtre, 150 ans plus tard, de la place que nous continuons de faire à cette statue, que ça soit au Collège de France ou au Musée de Grenoble. C'est une image forte, assez dure, et qui me semble parlante de notre héritage colonial. De plus, je crois que l'histoire de l'art aurait à gagner à intégrer des apports d'autres sciences humaines et sociales, comme les rapports de domination et d'oppression de certains groupes sur d'autres, mis en évidence par la sociologie. Ces éléments sont souvent absent d'un discours qui se focalise sur l’œuvre, comme si elle flottait hors de tout contexte de production et d’interprétation.
On peut projeter ce qu'on veut sur une œuvre, certes, notamment au niveau symbolique, mais il n'en demeure pas moins que factuellement l'analyse de Bénédicte Savoy, complètement décontextualisée, et fondée sur des prémisses partiales, est fausse.
On peut faire montre de sympathie pour le projet de dépouillement des musées européens sous prétexte d'intersectionnalité et de décolonialisme, mais il vaut mieux être bien ferré, sur le plan scientifique, pour ne pas tomber dans le confusionnisme.
Bonjour, avez-vous lu la critique de l'interprétation de Bénédicte Savoy, concernant la botte et la tête? https://www.facebook.com/notes/859439044865628/?_rdr
Bonjour, merci pour votre commentaire. Non, je ne connaissais pas cette critique émise par Pierre Téquis, qui est très documentée et vient éclairer l'histoire de cette statue. Dans le texte de Bénédicte Savoy, ce qui m'intéresse n'est pas tant le régime politique sous lequel la sculpture a été produite, ni le degré de bienveillance du commanditaire ou de Champollion sur le patrimoine égyptien que la symbolique de cette statue. Ce qui me semble évocateur, c'est un homme, certes célébré à raison pour son apport à la science, qui écrase nonchalamment du pied le crâne d'une statue égyptienne décapitée, et le choix qui est le nôtre, 150 ans plus tard, de la place que nous continuons de faire à cette statue, que ça soit au Collège de France ou au Musée de Grenoble. C'est une image forte, assez dure, et qui me semble parlante de notre héritage colonial. De plus, je crois que l'histoire de l'art aurait à gagner à intégrer des apports d'autres sciences humaines et sociales, comme les rapports de domination et d'oppression de certains groupes sur d'autres, mis en évidence par la sociologie. Ces éléments sont souvent absent d'un discours qui se focalise sur l’œuvre, comme si elle flottait hors de tout contexte de production et d’interprétation.
Bonjour,
On peut projeter ce qu'on veut sur une œuvre, certes, notamment au niveau symbolique, mais il n'en demeure pas moins que factuellement l'analyse de Bénédicte Savoy, complètement décontextualisée, et fondée sur des prémisses partiales, est fausse.
On peut faire montre de sympathie pour le projet de dépouillement des musées européens sous prétexte d'intersectionnalité et de décolonialisme, mais il vaut mieux être bien ferré, sur le plan scientifique, pour ne pas tomber dans le confusionnisme.